SEULES LES MORTES 'Seules les mortes'

2019 SEULES LES MORTES - Ep Digital


J'avais souvent vu ce nom, Seules les mortes, défiler et il m’intriguait bien, d'autant qu'il cultive un coté mystérieux via ce nom et je me suis alors pencher un peu plus sur ce nom. Et j'ai eut ce Ep en téléchargement je ne sais plus comment et j'ai enfin pu poser mes esgourdes dessus. Et putain, ça valait le coup de galérer un peu!
Se relevant des cendres de Gomorrah en 2018 via un changement de patronyme pour Seules les mortes (au besoin, le duo complétera plus facilement), ce duo nous propose leur premier Ep qui sent la terre, la violence et surtout ce qu'il y a au-delà car il nous propose un post black qui dépote sa race avec 5 titres diversifiés qui cumulent un petit 24 minutes bien plaisant (en plus de proposer un artwork qui change des habitudes, participant à l'ambiance que distille leur Ep).
Donc oui, c'est du post black que propose les deux gars qui sont du coté de Marseille. Mais évidemment, qui dit post dit autres courants en intraveineuse musicale. Et le duo nous propose donc un mélange intéressant, puisant dans des éléments thrash et punk et qui parfois semble lorgner vers le sludge bien lourd et gras. Le résultat donne une musique riche et surtout de putain accrocheuse!
Dès les premières secondes du titre 'Agonie', le groupe pose les bases: ça va poutrer, avec des variations, en ayant un coté mélancolique puissant et amenant des moments plus posés mais nettement plus lourds, toujours avec ce coté mélancolique efficace.
Sur les titres longs ('Agonie', 'La nuit ne tombe qu'une seule fois' et 'Les craintes s'effacent'), le duo prend toute sa puissance et offre des titres avec des phases plus énervées opposées à d'autres qui sont là pour te défoncer, sans autre forme de procès mais en utilisant des armes fourbes parfois, comme cette fameuse lourdeur poisseuse et des mélodies lancinantes pas piqués des vers (ouais parce que ce sont des mortes... donc les hannetons, on s'en fout).
Les titres plus courts offrent une essence un peu différente, allant à quelque chose de plus lourd mais sans possibilité d'arrêt, où le coté malsain baigne dans un bain poisseux très envahissant, nous emprisonnant dans leur musique mais en gardant un coté qui défouraille sur la fin ('Seule ta terre') ou qui se concentre en une mélodie à la guitare, suintant une mélancolie agréable, condensé des autres titres pour conclure de manière efficace et émotionnelle cet Ep (le dernier titre, sans nom).
C'est dans une sphère sonore que nous mène le duo, nous enfermant dans un univers musical mêlant mélancolie et un certain sentiment d'oppression parfois. Ce mélange dégage quelque chose de malsain, qui paradoxalement rend la chose très accrocheuse, le duo prenant soin de bien calibrer ce qu'il fait, assurant une cohérence sur la totalité du Ep.
Les moments où dominent le black se font aussi bien par un coté subtil, via une atmosphère ou bien en une forme radicale, directe et sans fioriture. Il prend une forme polymorphe, lancinante mais qui fait toujours mouche, allié à un autre spectre musical renforçant alors ce coté massif qui nous submerge et nous emmène avec lui. Les rythmiques ne sont pas là pour être décoratives et le duo mise aussi bien sur un poutrage en règle que sur une forme plus alambiquée, au tempo varié, progressif ou changeant brutalement, offrant des cassures qui sont imbriquées à la structure.
Le chant est un français, ça vous l'avez surement compris, très caractéristique de tous les courants post quelque chose mais qui fait mouche, avec un coté écorché de l'âme qui participe à l'aura que dégage la musique de Seules les mortes. Je ne peux que conseillez de vous y pencher parce que ça vaut le détour!



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