SPHERES 'Iono'

2019 TARTINE CHAUDE PROD - CD digipack  Avec Ellie Promotion  Sortie le 10/05/2019




Spheres est un groupe formé en 2018 originaire de Paris et qui pratique du metal progressif pour se distraire et rendre leur environnement plus sympa. Iono est leur premier album et je suis sur que beaucoup auront fait (ou pas peut-être) un lien avec la ionosphère (ou vous vous en cognez aussi).
Alors, le metal progressif, je ne suis pas un grand pratiquant mais il faut bien l'avouer, quand c'est bien fait et que ça te capte, c'est toujours sympa de découvrir un groupe via un album.
Donc Iono nous offre 8 titres (pour presque 45 minutes d'un voyage spatio-temporel) et sûrement une bonne grosse introspection de nos êtres intérieurs.
Alors, bien évidemment, qui dit metal progressif dis changement de structures (tarabiscotées), de rythmes, migraines de doigts et tout ce qui va avec mais aussi les variations de styles qui se retrouvent dans un bain de fusion.
La dominante de l'album est une sorte de death/doom death qui se lie avec des éléments nettement mélodique, tout en gardant aussi une énergie indéniable à l'esprit.
L'album s'ouvre sur 'The cimerrian ghost' qui ouvre les portes d'une musique complexe et qui au début m'a un peu gêné ("haaaaa, ça va être chiant...") avant d'offrir la première grosse surprise à 1'30'', avec ce growl efficace et ce doom death semblant germer de la musique. Et c'est cette alternance, en plus de la synthèse d'autres éléments imbriqués dans la musique du groupe, qui m'a accroché directement (et aussi ce passage de fou à la moitié du morceau, un death à fond, très bref mais qui colle bien au reste). Car oui, le groupe peut partir n'importe où sans prévenir, allant débroussailler des domaines très différents, tout en offrant quelque chose de cohérent, quand bien même pris à part, les choses ne le sont pourtant pas.
Spheres offre aussi bien des passages voire des morceaux très aériens que d'autres qui ont des passages qui sont vraiment énervés. Il n'est pas possible de s'attendre à un lieu commun ou de savoir où veut nous mener le groupe. Et l'on peut avoir une ligne mélodique arabisante qui part d'un coup vers un coté groove mais sans que celui-ci ne brise la magie qu'a pu engendrer le groupe avec la mélodie. Chaud à expliquer, clair à l'écoute, c'est très net.
Les structures des morceaux (qui peuvent être long en matière de temps mais pas d'ennui) regorgent de multiples variations et changement de styles ou de rythmes, offrant une richesse de détails qui ne se découvrent pas en une ou deux écoutes, mais en de multiples, à l'image de leur musique, à multiples niveaux. Un morceau qui est un excellent exemple est  'Break loose' avec sa construction qui monte en puissance au début pour s'orienté vers quelque chose de très heavy avec un coté groove.
Le chant est très intéressant car lui aussi suit cette logique, alternant growl, chant clair, chant presque hurlé, modulation de voix et tout le bordel qui va avec, offrant une autre couche de complexité mais en étant clairement cohérent avec la musique ou le thème que le groupe va visiter. Et sans compter les références que nous renvoie le chant (évoquant par exemple Udo Dirkschneider sur 'Silk road', excusez du peu...).
Le son de l'album est excellent, le groupe prenant aussi soin de cet élément, permettant de vraiment fermé la bulle d'un univers musical, afin de nous permettre de nous immerger (et accessoirement, de pouvoir se la péter techniquement, parce que les gars sont tout sauf manchots (pensé au batteur qui aime la complication...)). Les instruments sont tous audibles (cool pour la basse) et nous immerge complètement dans leur musique.
Iono est aussi cohérent dans les thématiques que le groupe aborde, évoquant toujours ce coté spatio-temporel via de multiples chemins, qui se recoupent tous. Le coté mélodique et l'agressivité sont clairement bien dosés, afin de nous mener hors des sentiers battus et de nous guider dans un univers dense, aux multiples facettes, qui s'avère très accrocheur. Et cohérent avec l'artwork superbe, nous amenant des éléments visuels en complément de la musique. Et j'aime beaucoup ce genre de groupe, ayant un style dont je ne suis pas fan et qui me fait mentir.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Interview AEPHANEMER

LASTWARN

MÄHÄLIUM 'Nâr verkligheten golvar dig'