SUPPLICES 'Alogie funèbre'
2019 SUPPLICES - album digital
Supplices est un groupe formé en 2015 sur Perpignan (et maintenant plus ou moins entre Nîmes et Montpellier) qui, après une démo intéressante en 2018 répondant au nom de Supplices, nous offre leur premier album 'Alogie funèbre'.
Le groupe a choisi le chant en français (et c'est cool, vu les thématiques où évolue le groupe) sur lequel je reviendrais plus loin.
Supplices porte mal son nom car on est loin de supplices auditifs, le groupe menant bien sa barque. Il nous abreuve d'un black teinté d'ambient qui s'avère attractif en plus d'être adapté aux thèmes.
L'album nous offre un peut plus de 36 minutes de voyage temporel via 7 titres qui ne sont pas là pour faire de la figuration.
L'album s'ouvre sur 'Ma douce amie' avec une mélodie à la guitare sèche offrant une ambiance un peu moyenâgeuse, accompagné de la voix claire du chanteur, extrêmement posé avant de partir sur du black, relativement énervé, sans autre forme de procès mais en gardant la ligne mélodique du début. Ce titre nous dévoile un coté très mélancolique, sombre, mélodique et quand même puissant. Et du coup, ce titre sert un peu de maître étalon pour l'album, même si des aspects, suivant les titres seront plus marqués, notamment sur la durée, pouvant être assez concis ou au total opposé.
A l’image du second titre, 'Au bûcher', où l'on se retrouve en terrain plus conventionnel, avec d'entrée un black virulent. Même si forcément il y a une ligne mélodique discrète mais présente, avec ce titre le groupe nous présente une facette nettement plus violente, gardant quand même une certaine retenue pour ne pas verser dans une brutalité aveugle, le tout dans un petit précipité de moins de 3 minutes, qui fait bien le taf.
Et avec ces deux titres, on a l'essence (du bûcher?) de Supplices. Et le groupe utilise le reste de l'album pour offrir une alchimie savamment dosée, alternant des phases qui privilégient une brutalité contrôlée à d'autres qui vont plus jouer sur des ambiances (peu festives il est vrai, même franchement sombres), des parties renvoyant dans l'imaginaire collectif de la musique du moyen-âge ou encore avec des éléments qui vont jouer avec le ressenti émotionnel (surtout via des mélodies soignées, parfois avec une adaptation rythmique intéressante) et par l'utilisation ponctuelle d'instruments traditionnels, renforçant ce sentiment d'être au pivot de deux époques musicales qui auraient plus ou moins fusionnées.
Et parfois, on se retrouve avec quelque chose qui évoque carrément un titre d'un autre registre (le passage de 'Ode à l'agonie' qui évoque Wasting away de Nailbomb, assez surprenant) mais sans que cela ne nous perde en route, soit gênant et garde néanmoins une cohérence, dans le contexte du morceau.
L'album permet au groupe d'explorer ainsi un black varié, offrant des moments plus calmes, chargés d'ambiances (généralement macabres, malaisantes), avec des phases parfois assez abrasives, restant dans une certaine noirceur cohérente, lié à l'univers que nous dépeint le groupe. Il n'en oublie pas d'offrir de la variété (pour éviter l'ennui) même si parfois, on est un peu déconcerté par un soudain break inattendu, qui prend son sens plus loin dans l'avancé du morceau. Et se permet même d'aller vers une incursion brève dans une sorte de black death avec 'Infection macabre' où le groupe joue cette fois sur la variation de la structure, avec un coté militaire qui sied bien au titre, sans renier ce qui fait leur essence.
La violence repente dans les entrailles de leur musique s'exhale de nouveau sur le titre 'Ces plaisirs violents', clôturant l'album sur une note de brutalité bienvenue. Du moins, sur les titres ayant un nom et listés en tant que tel car en laissant défilé ce dernier, un titre se dévoile, sous une forme de poème moyenâgeux avec une ligne mélodique de bouzouki, offrant un aspect complètement inattendu du groupe, poussant leur concept au maximum au final, histoire de bien immergé l'auditeur dans leur monde, essayant peut-être de brouiller les repères temporels.
Le chant est varié, alternant chant clair et chant black (avec des variations), permettant de nous plonger dans le monde que le groupe nous propose, celui d'un moyen âge peu reluisant, entre inquisition et peste, alternant des phases puissantes avec d'autres beaucoup plus en subtilités et finesse. La variété des chants permet ainsi au groupe de pouvoir appuyer les atmosphères diverses qui ressortent de l'album, pour essayer de faire passer des émotions tout en nous emmenant dans un univers peu fréquentable sans vaccins. Les paroles participent aussi à la chose, nous dépeignant des scènes ou des histoires pas toujours dérangeantes mais toujours avec ce coté mélancolique qui se démarque dès le début de l'album. Si des thématiques que le groupe abordent peuvent être récurrentes à d'autres groupes (notamment le coté anti-religieux), les autres sont plus inhabituelles (le moyen âge, la peste ou encore le coté des poèmes, liés à l'époque).
C'est une excellente découverte, Supplices offrant sa vision d'une période assez peu couramment exploitée, offrant un vaste champs des possibles.
Supplices est un groupe formé en 2015 sur Perpignan (et maintenant plus ou moins entre Nîmes et Montpellier) qui, après une démo intéressante en 2018 répondant au nom de Supplices, nous offre leur premier album 'Alogie funèbre'.
Le groupe a choisi le chant en français (et c'est cool, vu les thématiques où évolue le groupe) sur lequel je reviendrais plus loin.
Supplices porte mal son nom car on est loin de supplices auditifs, le groupe menant bien sa barque. Il nous abreuve d'un black teinté d'ambient qui s'avère attractif en plus d'être adapté aux thèmes.
L'album nous offre un peut plus de 36 minutes de voyage temporel via 7 titres qui ne sont pas là pour faire de la figuration.
L'album s'ouvre sur 'Ma douce amie' avec une mélodie à la guitare sèche offrant une ambiance un peu moyenâgeuse, accompagné de la voix claire du chanteur, extrêmement posé avant de partir sur du black, relativement énervé, sans autre forme de procès mais en gardant la ligne mélodique du début. Ce titre nous dévoile un coté très mélancolique, sombre, mélodique et quand même puissant. Et du coup, ce titre sert un peu de maître étalon pour l'album, même si des aspects, suivant les titres seront plus marqués, notamment sur la durée, pouvant être assez concis ou au total opposé.
A l’image du second titre, 'Au bûcher', où l'on se retrouve en terrain plus conventionnel, avec d'entrée un black virulent. Même si forcément il y a une ligne mélodique discrète mais présente, avec ce titre le groupe nous présente une facette nettement plus violente, gardant quand même une certaine retenue pour ne pas verser dans une brutalité aveugle, le tout dans un petit précipité de moins de 3 minutes, qui fait bien le taf.
Et avec ces deux titres, on a l'essence (du bûcher?) de Supplices. Et le groupe utilise le reste de l'album pour offrir une alchimie savamment dosée, alternant des phases qui privilégient une brutalité contrôlée à d'autres qui vont plus jouer sur des ambiances (peu festives il est vrai, même franchement sombres), des parties renvoyant dans l'imaginaire collectif de la musique du moyen-âge ou encore avec des éléments qui vont jouer avec le ressenti émotionnel (surtout via des mélodies soignées, parfois avec une adaptation rythmique intéressante) et par l'utilisation ponctuelle d'instruments traditionnels, renforçant ce sentiment d'être au pivot de deux époques musicales qui auraient plus ou moins fusionnées.
Et parfois, on se retrouve avec quelque chose qui évoque carrément un titre d'un autre registre (le passage de 'Ode à l'agonie' qui évoque Wasting away de Nailbomb, assez surprenant) mais sans que cela ne nous perde en route, soit gênant et garde néanmoins une cohérence, dans le contexte du morceau.
L'album permet au groupe d'explorer ainsi un black varié, offrant des moments plus calmes, chargés d'ambiances (généralement macabres, malaisantes), avec des phases parfois assez abrasives, restant dans une certaine noirceur cohérente, lié à l'univers que nous dépeint le groupe. Il n'en oublie pas d'offrir de la variété (pour éviter l'ennui) même si parfois, on est un peu déconcerté par un soudain break inattendu, qui prend son sens plus loin dans l'avancé du morceau. Et se permet même d'aller vers une incursion brève dans une sorte de black death avec 'Infection macabre' où le groupe joue cette fois sur la variation de la structure, avec un coté militaire qui sied bien au titre, sans renier ce qui fait leur essence.
La violence repente dans les entrailles de leur musique s'exhale de nouveau sur le titre 'Ces plaisirs violents', clôturant l'album sur une note de brutalité bienvenue. Du moins, sur les titres ayant un nom et listés en tant que tel car en laissant défilé ce dernier, un titre se dévoile, sous une forme de poème moyenâgeux avec une ligne mélodique de bouzouki, offrant un aspect complètement inattendu du groupe, poussant leur concept au maximum au final, histoire de bien immergé l'auditeur dans leur monde, essayant peut-être de brouiller les repères temporels.
Le chant est varié, alternant chant clair et chant black (avec des variations), permettant de nous plonger dans le monde que le groupe nous propose, celui d'un moyen âge peu reluisant, entre inquisition et peste, alternant des phases puissantes avec d'autres beaucoup plus en subtilités et finesse. La variété des chants permet ainsi au groupe de pouvoir appuyer les atmosphères diverses qui ressortent de l'album, pour essayer de faire passer des émotions tout en nous emmenant dans un univers peu fréquentable sans vaccins. Les paroles participent aussi à la chose, nous dépeignant des scènes ou des histoires pas toujours dérangeantes mais toujours avec ce coté mélancolique qui se démarque dès le début de l'album. Si des thématiques que le groupe abordent peuvent être récurrentes à d'autres groupes (notamment le coté anti-religieux), les autres sont plus inhabituelles (le moyen âge, la peste ou encore le coté des poèmes, liés à l'époque).
C'est une excellente découverte, Supplices offrant sa vision d'une période assez peu couramment exploitée, offrant un vaste champs des possibles.
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