NOITATALID 'Furies in the steppes from Russia'

2018 NOITATALID


Originaire de la ville de Ilyinsky pogost, à l'est de Moscou, le groupe est constitué de trois frères amoureux de death à l'américaine, mais attention, le brutal death. Hein, pas le truc mou du genou.
Bon, ceux qui connaissent un peu les groupes russes savent que c'est à part généralement. Et ici, c'est justement le cas.
On va commencer par le son, pas trop puissant (faut monter un peu le volume) mais qui a un coté chaleureux et un peu oldschool, avec un son gras, où les basses sont bien marquées. Voilà, ça c'est plus ou moins fait.
Noitatalid évolue dans un registre brutal death avec de petites incursions dans le grind. Et cet album est leur premier et la fratrie y va franco de port.
Musicalement, c'est très dense, avec une dominance de rythmiques pour bien te niquer les cervicales et dégueulasser les murs de ton lieu de vie. Ici, le propos n'est pas à la rigolade mais plutôt vers le fracassage en règle.
Après une intro d'un vent soufflant dans une plaine en pleine nuit annonçant un avis de tempête, celle-ci arrive dès le second titre, 'Lie and win' et sa rythmique de base très martial au début. Avant d'exploser direct à la kalachnikov. C'est direct et très brut de décoffrage, collant avec le choix du son qui est une des marques du groupe. D'ailleurs, ce type de rythmique carré et martial se retrouvent souvent dans les titres, associés à la basse qui court à ce moment là.
Les titres sont assez expéditifs, voire franchement et vont à l'essentiel, la violence. En elle-même, la musique est assez conventionnel pour le registre, sans être lénifiante car le groupe amène des phases variées qui enrichissent celle-ci, tout en ajoutant des putains de mélodies qui se gravent au fer rouge dans la cervelle, à grands coups de pieds.
Les 10 titres suivant l'intro (oui, le dernier est une courte outro) sont très efficaces, poussant loin parfois la violence mais par des brides parfois très syncopées ou par un contraste de phases brutes et d'autres plus martiales et plus posées.
Là où le groupe montre qu'il est un groupe russe est avec le chant. Ce dernier est très atypique et se partage entre deux façons très dominantes: soit un chant presque parlé mais assez anxiogène soit plus vers un chant growlé (ou du moins à mi-chemin entre le growl et le premier chant, les deux étant vraiment atypiques mais foutrement efficaces), se rapprochant à ce moment là de phases proches du grind. De rares incursions de chants claires sont là, très ponctuelles, histoire de bien foutre le bordel pour expliquer le chant. C'est malin ça, tiens!
Les titres, de prime abord assez simples, sont en fait plus retors que ça, cachant des aspects qui se découvrent après plusieurs écoutes, donnant idée de la folie semblant habiter les frangins. Et certains vont presque vers d'autres courant comme le deathcore, avec des rythmiques typiques du style avant de bifurquer brutalement vers le death bien énervé ('White buttock').
Le titre le plus long de l'album n'a pas de paroles et se nomme d'ailleurs 'Voiceless'. Preuve que les russes sont dans un monde à part du notre, le titre est certainement le plus dense et le plus compliqué de la galette. On varie d'un brutal death à un deathcore instrumental, avec des incursions presque hardcore mais en gardant un référentiel au brutal death/grind tout le long du morceau, offrant des passages assez massifs.
Groupe totalement inconnu pour moi, malgré le son qui manque de puissance, cet album est une découverte, le groupe ayant vraiment une identité propre qui, j'en suis sur, va être peaufinée, pour nous emmener dans leur monde de violence personnelle. Je conseille honnêtement de jeter une oreille dessus et de vous méfiez car des titres vont se graver dans votre tête.

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