WILD MIGHTY FREAKS 'Gun's cookies'

Wild Mighty Freak 2016 - Ellie promotion - CD Digipack


Honnêtement, lorsque j'ai déballé le disque du groupe, avec les infos presse, j'ai été quelque peu dubitatif. N'étant pas vraiment amateur de hip-hop ni de trucs genre nu metal, j'ai marqué une grande hésitation et une certaine réticence à écouter le disque des jeunes parisien, formé en 2015.
Alors, par courage (mais surtout par respect que l'on m'a envoyé le disque), je l'ai mis dans le mange-disques de ma voiture en partant au boulot (oui, j'ai un mange-disques moi. C'est une option rare mais qu'elle est bien).
Alors, pour la première fois, je vais décortiquer un peu le disque par titre, car celui-ci, bien que de 6 titres pour une demi-heure, du fait du mélange sus-mentionné plus haut en deux fois. Ce qui est sur, c'est que le groupe utilise moult éléments hip-hop mais sans abus (vocoder et autre). L'imagerie du groupe est aussi interesante, renvoyant au hip-hop, avec des éléments qui disent 'Gars, crois pas que ça va être simple!'. Et c'est pas faux. Car le groupe prend le temps de développer ses titres.

THE LAST TIME ouvre le bal, avec ses riffs de guitare presque typés hardcore, sur une rythmique et un chant bien hip-hop. Et en moins d'une minute trente, le groupe m'a capté (ce qui était loin d'être le cas). Certes il y a un chant hip-hop, lié à un rythme lié au style. Mais rapidement, le groupe dévoile des subtilités et une approche très riche, aussi bien par le chant, qui ne se cantonne pas qu'au hip-hop mais peut être clair ou plus agressif, suivant alors des parties pouvant se rapprocher du hardcore. Mes références du genre étant limité, je rapprocherais ce mélange de Crazy Town (oubliez Limp Bizkit sans intérêt...) mais en plus accrocheurs car offrant plus de reliefs et d'approches dans leurs morceaux. Celui-ci est très catchy et m'a collé la banane d'un coup, dégageant un certain positivisme. Les parties typées métal sont très accrocheuses, parfois à la limite du hardcore mais tout en restant sur le fil, sans tomber dans la facilité.
FREAKS suit aussitôt, très hip-hop, les aspects métal étant plus en retrait. Le morceau est assez mélancolique, plus sombre mais sans être vraiment violent. Le groupe prend le temps de mener des éléments plus métal, en parcimonie, offrant un titre d'une grande richesse et touchant à l'émotionnelle, avec les riffs très subtiles et ce chant clair, tout en retenu, alternant avec celui clairement hip-hop. Le titre accroche justement avec cette retenu et la mélodie derrière. Les parties batteries, quand a elle, offre des sonorités tout aussi recherchées, pour ne pas détruire la trame que créent le chant et la mélodie. Efficace dans son genre.
EMPTY SKIES et son ouverture à la guitare sans distorsion, couplé au chant de base nous mène tranquillement vers le cœur du titre, mêlant retenue et une certaine tristesse, tout en dégageant par le chant hip-hop une énergie qui se dégage vers cette retenue très subtile. Et tout cela, dans le but d'amener une certaine colère contenu que l'on ressent dans la fin du titre où les éléments metal dominent mais sans noyer le reste dans un quelconque déluge de violence, qui ne serait pas du tout bien à propos.
HIGH est plus une sorte de poésie hip-hop posée sur un piano où ce qui est le plus important est le chant, par lequel Crazy Joe prouve clairement (si ce n'est pas déjà fait depuis le premier titre) un vrai talent, capable d'évoluer dans un même registre tout en émotion. Certainement le titre le plus contenu et posé, une sorte de pause très aérienne avant le titre suivant, mais aussi le titre le plus mélancolique que le groupe développe.
JUNGLE. Là, on a un titre où domine encore le hip-hop mais avec un mélange plus marqué avec le metal. Le titre prend le temps de poser les choses, amenant tranquillement l'auditeur, lors d'une longue montée en puissance (par le chant qui devient dur, couplé à la guitare et à la montée de la rythmique vers une certaine colère, d'abord contenue, prenant le temps de poser un break avant d'affirmer cette colère (ou ce constat?) dans une forme musicale vraiment plus énergique et apportant une approche résolument théâtrale par des chœurs d'opéra, posant une vision assez baroque loin d'être désagréable.
GET OUT MY WAY est le dernier titre. Et celui-ci est nettement le plus metal, les deux courant se mélangeant, fusionnant (là, je peux remettre en parallèle avec Crazy Town, mais en plus efficace, avec des breaks évoquant le hardcore. Le chant est un festival: hip-hop, clair ou agressif, chaque aspect étant lié au titre, auquel Crazy Joe ajoute des chœurs avec un chant crié. Il s'agit du morceau le plus long (le second est 'Jungle'). Divers breaks parsèment le morceau, ouvrant des horizons variés mais en gardant une cohérence indéniable. On retrouve cette trame mélancolique et cette colère qui semble marquer l'album, toujours avec cette subtilité et ce refus de faire simple que le groupe marque depuis le début du disque. La dominante est assez sombre et très prenante, ce titre bouclant un ep très intéressant, sans tomber dans des travers ou de la facilité.
Et pour moi, c'est clairement une découverte, le groupe gérant bien les deux univers musicaux, offrant un disque très intéressant, même si pour certains, une ouverture d'esprit doit être de rigueur. Mais perso, passer de courants radicaux à une oeuvre tout en subtilité comme celle-ci est vraiment une première, surtout que les gars font vraiment forts. Chapeau!

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