BORN FROM LIE 'The promised land'

2016 BRENNUS MUSIC - CD


Tout jeune groupe parisien formé en 2014 (et oui, tout tout jeune!), le groupe balance à nos oreilles sa deuxième offrande, avec un album assez dense par son approche et son contenu. Mais aussi la vision de la musique vu par le groupe.
Cela se traduit par 10 titres, scindés en deux parties d'égale durée en titres par un court interlude. dès que l'on a mis la touche play/lecture/vas-y Suzette en fonction, la musique se déploie et au début, ça m'a quelque peu déstabilisé, avec un rock assez loin de ce que j'écoute, un rock assez consensuel à mon avis. Et ça pourrait être une faiblesse (j'eus crains un album qui m'aurait fait reculer) mais en fait non. Car très vite apparaissent des éléments bien plus typés metal et place le groupe à mi-chemin entre un rock de bonne facture relativement sage et un metal qui dans ses terminaisons s'avère assez énervé et sombre. J'y reviens plus loin.
Un des aspects qui saute aux oreilles, c'est l'ajout de sonorités bienvenues: le violon (assez courant) et le saz (Ha! quoi qu'est-ce te dis-tu? Une bière (Ha non, c'est la saaz...)? Ben c'est une sorte de luth...), apportant une certaine touche assez sombre (doublé d'ambiances plus arabisantes avec le saz, faisant un peu pensé à Orphaned land). Car oui, cet album est plutôt sombre, malgré le chant qui peut paraître tranquille et positif. D'ailleurs, cet aspect sombre se voit dès la pochette, me demandant si il n'y a pas un fil conducteur sur la chose. Car il est clair que c'est loin d'être joyeux, l'exode et la migration semblant être le thème autour duquel ça tourne (sauf erreur de ma part).
La voix au début m'a un peu déconcerté aussi. Mais là, il y a des aspects qui m'ont accroché dans le chant, me faisant penser dans la façon de chanter au groupe Inepsys, élément revenant plusieurs fois. Et c'est aussi dans la facture des morceaux que je pense à Inepsys, certains passages rappelant un peu du progressif. Et c'est le point fort de BFL, ce brassage qui densifie sa musique avec un apport judicieux. Sans compter que le chant clair est parfois en opposition avec des vocaux très agressifs.
L'aspect rock est aussi bien dans le chant que les morceaux mais parfois, le groupe embraye et part plus dans un coté sombre du metal. Déjà par le chant, parfois agressif, proche d'un chant hurlé, collant parfaitement à ce coté sombre et douloureux qui se dégage de l'album, lorsqu'il n'est pas plaintif soudainement, au détour d'une ligne de chant clair. Et lorsque cela arrive, les sonorités changent clairement, passant à une forme de metal assez rugueux et agressif, au rythme nettement plus soutenu que le reste de l'album. Et qui fait penser à du post metal. Et ce contraste mélancolie/violence contenu fait mouche, car utilisé de façon judicieuse, sans jamais tomber dans l'outrance.
Le coté metal se retrouve aussi a travers les structures de l'album, au détour des parties plus calmes, très rock, offrant un contraste assez intéressant entre les deux formes. Alors oui, on est loin des groupes comme Benümb, très très très très très énervés. Mais c'est bien là une autre force de BFL, conjuguant ce contraste avec sa vision assez sombre sur l'album, sans non plus renier le rock qu'ils transpire. Le groupe délivre ainsi un album très riche mais assez mature, tapant là où on ne s'y attendrait pas, nous prenant à contresens mais sans que cela soit choquant car en fait, cela sert à offrir un moyen d'appréhender l'univers de l'album, loin d'être festif quand on s'y penche dessus. Et qui n'a rien d'un album bancal. Loin de là même, une logique se dégageant nettement de l'oeuvre sur la rondelle.
Une bonne découverte provoquant chez moi un désappointement au début, rapidement balayer par les multiples aspects de la bête et l'atmosphère qui se dégage. Et qui demande plusieurs écoutes pour capter toutes les subtilités.

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