TIME LURKER 'Time Lurker'

2017 LES ACTEURS DE L'OMBRE - Cd digipack qu'il est beau


Time Lurker est un one-man-band de Strasbourg, dont le gars multi-instrumentiste derrière est Mick, fondé en 2014. Il nous offre une véritable offrande que les amateurs de black atmosphérique doivent déjà posséder. Et je tiens vraiment à ce avis trancher.
Car oui, le black que je fréquente habituellement est plus dans la lignée des groupes joyeux et délicats comme Marduk, Impalene Nazarene et tout autre combo de black brutal ou mixant du black avec d'autres courants bourrins.
L'achat de ce disque s'est fait par la concordance de deux raisons: le label, les Acteurs de l'ombre ne font pas dans la diarrhée et l'aspect esthétique de l'illustration, qui déchire quand même!
Et après une première écoute convaincante, d'autres ont suivi, tout simplement pour capter toute l'essence de l'oeuvre et ses nombreux recoins et subtilités. Car oui, c'est vraiment très dense. Genre le plus profond de l'Amazonie, c'est un jardin anglais entretenu au millimètre en comparaison.
Les 7 titres (pour 49 minutes) qui composent cet album nous emmène avec eux dans un voyage où il y a clairement, outre des ambiances inhérentes au style, des aspects émotionnels assez accrocheurs, qui nous font tomber dans leur retors piège pour nous capter et ne plus nous lâcher, en même temps que ça distille le plaisir de multiples écoutes perdues dans le temps, même à longues distances les unes des autres.
Bien qu'habituellement le black atmosphérique soit du genre à me gonfler, des phases agressives et brutales parsèment les titres, pouvant être longs certes, mais très structurés et cohérents. Mick sait clairement y faire et possède un savoir faire indéniable. Les titres aux multiples aspects nous mènent vers des sphères que l'on ne penserait pas visitables par ce style ou que l'on n'aurait même pas penser à de telles existences. C'est une porte ouverte sur d'autres possibilités et les titres prennent parfois la voie vers des horizons s'éloignant vraiment des contrées black metal.
Lors des phases purement black, il est indéniable que certaines poutrent sévère, genre un poutre fucking à mamie, comme semble l'aimer mamie (et un doute sur sa santé mentale s'insinuer dans mon esprit...). Celles-ci visent alors une forme bestiale et rapide à laquelle il est important alors d'ajouter l'aspect vocaux.
Car une des forces qui régissent Time Lurker est la variété des chants. On y retrouve Mick mais aussi quatre autres chanteurs qui offrent un panel de chants allant du plaintif au chant hurlé dépressif et qui parfois, au détours d'un recoins sombres se rejoignent pour plonger l'auditeur dans une sorte d'enfer qui ne manque pas d'intérêts. Ce qui est quand même un poil bizarre si on le considère d'un point de vue pratique.
Et c'est cette alternance de phases agressives et d'autres, nettement posées, ciselées, auxquelles se joignent les atmosphères que distillent les titres ainsi que l'aspect émotionnel qui font de ce Time Lurker quelque chose de massif, où l'on peut survoler des sphères musicales venant d'ailleurs, comme sur Reborn où un passage très calme mais anxiogène collerait bien à un film de SF oppressant. Mick maîtrise vraiment son oeuvre, dont l'essence se capte lors des multiples écoutent, certains éléments apparaissant une fois que l'on a assimilé les autres éléments afin de pouvoir comprendre l'âme de Time Lurker.

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