CONVOCATION 'Scars across'

2018 Everlasting Spew Records - CD

                      Convocation - Scars Across
Une convocation, c'est une invitation à un événement pouvant être chiant, à caractère plus ou moins obligatoire. Ici, il s'agit d'une autre définition car il s'agit d'un groupe finlandais fondé en 2013 et qui nous offre son premier pavé (oui, c'est le mot, pavé) lourd comme une charge de mammouths arthritiques. Le groupe est un duo, composé de Ll et Mn, en symbiose, pour nous proposer un doom death très doom death, privilégiant la lourdeur maximale sur une durée conséquente. Le genre d'album idéal pour une soirée où ça risque d'être chiant et morne, car au moins, on sera directement dans l'ambiance type soirée funéraire.
L'album est composé de 4 longs titres, offrant un moment de félicité glauque de 51 minutes, idéal pour les âmes en peine (néanmoins fortes psychologiquement car sinon elles pourraient faire les connes...), le fashion goth qui s'ignore ou encore le type qui ne sait pas vraiment ce qu'il fout là mais y reste quand même. On met de coté les amateurs éclairés du style, qui eux ont d'autres raisons d'écouter et d'approuver (ou pas).
Les dès sont jeter dès le premier titre 'Disposed' (pour indiquer que tu dois disposer de beaucoup de temps mort?) faisant son quart d'heure, au tempo lent (bon parfois il y a une excitation fugace de l'encéphalogramme qui devient un poil moins lent), dégageant beaucoup de noirceur (plus qu'une mine de charbon), avec une joie de vivre dont on ignore la destination, puisque pouf!, plus là. Le rythme est un peu dans l'esprit d'une course de limace, la bave en moins, le coté poisseux en plus mais avec beaucoup de travail sur l'émotionnel quand même. Le chant est typé doom death pur et dur, un peu dans la lignée de ce qu'il se faisait dans les années 90, mais en quand même moins festif et plus plaintif. Oui, c'est donc long, vraiment lourd. Mais ça passe quand même, le coté travaillé du malaise étant indéniable.
Les autres titres confortent bien ces aspects, non sans développer d'autres facettes accrocheuses car cohérentes dans ce que le duo propose musicalement. Ils sont intègrent dans leur démarche, gardant cet esprit très sombre, assez malsain parfois (sans non plus tomber dans le piège de la facilité du macabre à deux roupies) mais toujours avec dans l'âme de leur musique ce coté émotionnel, maîtrisé, utilisant différents leviers pour se faire, que ce soit un clavier (parfois avec un sentiment de Richard Clayderman mais en mieux et plus triste ('Scars across')), une ligne mélodique (car oui, c'est indéniablement mélodique). Et toujours cet gestion du timing avec des titres longs mais dont un coté chiant à craindre n'est point là, même si parfois, les chœurs apparaissant pourraient le faire croire mais grâce à une habile pirouette, hop, malsain et cohérent!
Alors oui, ceux qui apprécient les cotés entraînants passeront leur chemin sauf si ils aiment être tiré par la main vers une tombe ouverte ou un caveau. Voire une nécropole. Pourquoi pas. Chacun son truc.
Les autres pourront apprécier les facettes disséminées que recèle l'album, excellent exemple du style musical auquel le duo semble dévoué.
Le son est excellent, rien à y jeter, bien au contraire. Le duo prend soin de chaque élément, qu'il soit à sa place et surtout, de qualité, pour offrir un voyage musical vraiment à part, que les amateurs de doom death chiadé apprécieront.

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