THE LOSTS
Après la réception du disque de ce groupe courageux (je veux voir et entendre une ola générale), une interview pour creuser un peu ce qu'est le groupe, son univers et d'autres choses s'imposait, histoire d'éclairer un peu le mystère de ces gens qui se sont perdus quelque part qui n'existe pas sur une carte. Et c'est cool car on y apprend des choses qui illumineront vos vie ou du moins, votre instant de lecture. Et soutenez les groupes! Réponses par le chanteur guitariste et qui joue aussi de la mandoline.
The Losts (Photo prise de leur facebook, issu d'un téléphone portable) |
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Salutations à vous ! Comment allez-vous ? Bonne ambiance ? Préparés psychologiquement à cette interview ?
YGC :
Salut Benoît ! Oh tu sais…. Vu les 3 mecs avec qui je traîne,
être préparé psychologiquement relève d’une philosophie du
quotidien.
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Comment s'est formé The losts. Comment ? Où ? Quand ? En diagonal ? Le tout en moins de 750 pages.
YGC :
Au départ, c’est l’histoire d’un gars qui jouait de la
clarinette, puis du piano jusqu’à ce qu’il découvre la musique
en se mettant à la basse. Il y avait aussi celui qui hésitait entre
avoir des cheveux longs clairsemés ou plus de cheveux du tout. Lui,
il s’est installé à la batterie et ses problèmes se sont
résolus. Enfin, il y a celui qui, enfant, en avait marre que son
petit frère lui pique et lui casse toutes ses affaires… eux, ils
se sont mis à la guitare…. Enfin, le premier… le second, lui,
c’était par la force des choses. A piquer la gratte de son aîné,
il fallait bien qu’il apprenne à en jouer ! Et puis par un
tour de magie, c’est devenu The Losts… ça, c’était vers
2009/2010.
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D'où vient le nom ? Est-ce dû à une rencontre autour d'un GPS défaillant, d'une randonnée avec une carte de 1785 ou en perdus en plein milieu d'un supermarché ? Ou pire : perdu en plein milieu d'un GPS périmé au coeur d'une randonnée chez Darty ?
YGC :
C'est un peu tout ça à la fois. Plus une histoire de vieux
parchemin en papier toilette machonné trouvé dans le grenier de mon
grand-père. Et aussi une histoire de cactus... et de baleine
aussi...
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Bon, il y a un concept derrière The Losts. Pouvez-vous l'expliquer car je pense que ma théorie est foireuse (des types recalés au casting de la série Lost après s'être plantés de porte et avoir attendu aux toilettes leur tour…). Hmmm, je pense que votre concept doit être beaucoup plus profond…Peut-on y voir des liens avec des aspects de notre société déliquescente ? Au bout d'un système vidé ?
YGC :
Tu vises assez juste. Enfin pas pour ta première théorie… en fait
quand on s’est présenté pour la série Lost, le directeur de
casting a complètement flippé…. On s’est fait jeter parce qu’on
était trop beaux pour leurs attentes. T’y crois à ça ?
(Depuis, j’ai appris que le mec s’était rasé le crâne… mais,
moi, je ne trouve pas ça très ressemblant). En ce qui concerne ta
seconde hypothèse, effectivement, le concept a une visée satirique
relative à la décadence et la complexité noire de la nature
humaine. Pour illustrer tout cela, nous utilisons l’histoire des
Egarés (la majuscule est importante, c’est elle qui donne sens au
« S » de The LostS), êtres nés de nulle-part, dans
l’abandon le plus total, qui, cherchant à donner sens à leur vie,
se rapprochent des civilisations humaines et tentent de s’y fondre.
Seulement, par imitation, et dans leur naïveté la plus totale, ils
n’absorbent que la plus profonde nature de l’Homme : une
nature faite de tromperie, de machiavélisme, de déséquilibres
divers, etc. Et de ce fait, la question restant en suspend est :
qui de l’Homme ou de l’Egaré porte le véritable masque de
l’imposture ? L’Egaré en plein mimétisme ou la bête
humaine cachée derrière de belles apparences ? Avouons tout de
même que nous n’avons pas une vision si noire de nos sociétés,
nous croyons en l’être humain mais il faut aussi dire qu’il est
source intarissable d’inspiration quand il s’agit de sa part de
ténèbres.
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Ce concept vous est-il lié, d'une manière ou d'une autre, à vos existences et est donc une sorte d'exutoire pour canaliser vos pulsions/visions/colères/envies de coloriage (rayez la mention inutile) ? Est-il lié à une recherche d'un certain idéal ou d'un coté spirituel, par un certain rejet de ce que l'on peut nous imposer de force?
YGC :
Euh... oui.
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Quel est l'avancée (ou les avancées) majeure(s) du concept entre votre premier Ep et l'album « …of shades & deadlands » ? Et plus personnellement, cela s'est-il traduit chez vous par un quelconque changement ou confirmation de choix ?
YGC :
Beaucoup de titres de l’album ont été écrits durant les mêmes
sessions de composition que ceux de l’EP. Le concept était donc
déjà pensé dans sa continuité. L’EP traite essentiellement de
la genèse des Egarés, l’album renvoie à leur avènement parmi
les êtres humains et leur décadence (tableau que Stan W. Decker a
complétement su représenter pour la cover). Les 2 disques se
renvoient la balle également. « Mister The Fake » sur
l’EP évoque la question finale de l’imposture alors que
« Genesis – Livre III » ou « … Of shades &
Deadlands » sur l’album reviennent sur les prémices. Mais
attention, les textes ne sont pas narratifs pour autant, il s’agit
surtout de descriptions, d’états, de situations qui peuvent
également être interprétés de manière décontextualisée. Et
puis, notre travail de groupe s’appuie avant tout sur la musique,
le concept est l’enrobage, il n’est pas là pour influencer notre
manière de composer.
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Et vos proches, comment voient-ils ce concept musical ? Quel accueil ont-ils vis-à-vis de celui-ci et de votre musique ? Ont-ils peurs? En rient-ils (jaune) ? Ou de bien grands soutiens ?
YGC :
Je ne suis pas certain que nos proches aient tous bien saisi le
concept sous-jacent... mais ils ont l'air contents alors on prend ça
pour un grand soutien ! Quant à la musique, on peut entendre ce
genre de choses, chez moi, entre mes filles : « Tu veux
écouter Baby Metal (jeunes mes filles, je précise), Ritchie
Blackmore, The Losts ou Star Wars ? »... ça en dit long
sur l'adhésion...
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Et lors de concerts, développez-vous une certaine scénographie liée au concept ou non, vous êtes des warriors : l'ancienne, direct dans la gueule ? Pouvez-vous décrire un peu l'ambiance/atmosphère qui s'y distille ?
YGC :
On tente effectivement de construire du visuel également sur scène,
à base de masques, d'éléments de décor... et puis on aime aussi
revenir de temps en temps aux fondamentaux avec des concerts plus
garage en essayant toujours de communiquer au mieux avec le public...
dans tous les cas, on reste des Warriors ! Virgin Steele, c'est
un peu un modèle !
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Est-ce facile de jongler entre The Losts et vos activités (travail et autres passions éventuelles) ? Des hobbys fascinants ? Des métiers palpitants (accessoiriste chez Lada, encolleur de timbres, dessinateur industriel de briques…) ?
YGC :
Il faut effectivement savoir compiler... parfois, on aimerait aller
plus loin mais le croisement de nos 4 agendas n'est pas toujours
évident... On a tous, à un moment précis, nos indisponibilités
mais comme DGC le disait si bien il y a peu : on arrive à
comprendre les priorités de chacun , qu'elles soient familiales ou
professionnelles, et avancer sans qu'aucun de nous ne se sente sous
pression.... Après, c'est sûr que le boulot de tarteur de fesses
est chronophage ! Au delà de ça, nous avons des femmes qui
nous épaulent à fond... et même des enfants qui participent à nos
projets !
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Quels sont vos centres d'intérêts hors musique ? Et se retrouvent-ils dans The Losts, car une part de vous-même est ce ou ces centres d'intérêts (ciné, littérature, sculpture de confettis, le mambo depuis le 14è siècle, l'architecture romane…) ? Le groupe n'est-il pas en fait une part de vousmême ?
YGC :
Le groupe est complètement une part de nous-mêmes... c'est pour
cette raison qu'on n'y parle de choses pas jolies jolies... cela dit,
on devrait parler aussi du directeur de casting de la série Lost,
lui il était vraiment laid ! En ce qui concerne mes centres
d'intérêts hors musicaux, j'aime beaucoup me pencher sur ce que
l'Homme est capable de créer, les arts bien sûr, mais aussi ce
qu'il est capable de susciter dans ses interactions avec autrui et
ça, c'est tout ce dont parle The Losts... dans une version où on
raye le positif bien sûr !
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Musicalement, quels sont vos goûts (des choses vraiment bizarres genre un mix Bobby Lapointe/André Rieu/Justin Biber) ? Plus conventionnel ? Des conseils de groupes pas connus qu'ils sont vachement bien sauf ……………………. (parce lui non, c'est naze…) ?
YGC :
Nous ce qui nous fait kiffer, c'est les vibes qui te font bouger ton
boule ! L'éclectro-salsa du démon, par exemple ! Et aussi
un peu de Metal mais pas trop parce que c'est un peu violent tout de
même... du Heavy (forcément), du Hard, du Black, du Doom, du
Thrash, du Rock aussi, des musiques de films, du classique, etc. En
ce qui concerne les découvertes, nous attachons une grande
importance à notre appartenance à une communauté locale de
metalleux alors je conseillerais de se tourner vers tous les groupes
que nous citons dans le livret de « … Of Shades &
Deadlands » (c'est vendeur ça les mecs ! Vous allez voir,
les lecteurs vont se ruer sur notre CD)... et avec ça, en plus, tu
couvres un large panel de styles ! Au delà, sur le plan
national, s'il y a bien un groupe à découvrir, de mon point de vue,
c'est Sanctuaire que j'aime à décrire comme les princes du
Dark Heavy français. Et pour ce qui est vachement naze, je vous
déconseille... mince... comment il s'appelle... je sais plus... de
toute façon, c'est vachement naze ! Par contre, ton mix
avant-gardiste, là, il me botte bien. T'as un skeud ?
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Quels regards portez-vous sur la scène actuelle (métal et assimilés) ? Vu vos âges, quelle évolution avez-vous pu voir ?
YGC :
Personnellement j'ai un avis très tranché sur l'évolution
musicale. La notion de production a pris une ampleur telle que,
parfois, j'ai le sentiment qu'elle balaie tout le reste... le reste
qui me paraît pourtant l'essentiel : la démarche de
composition, l'ambiance générale, l'âme d'un groupe. De ce fait,
je trouve que la musique, et plus spécifiquement le Metal, est
devenue une grande course à celui qui aura le plus gros son, les
instruments les plus lissés, le rendu le plus moderne et parfait...
jusqu'à te demander s'il s'agit du musicien ou de l'ordinateur qui
se trouve aux commandes et jusqu'à ce que, au final, tu te retrouves
avec un disque qui sonne comme celui que tu as écouté juste avant,
qui sonnait déjà comme celui que tu avais écouté juste avant, qui
sonnait comme.... Tu vois, je prends bien plus de plaisir à l'écoute
d'un groupe underground au son pas forcément nickel qu'à l'écoute
d'un groupe à la prod monstrueuse mais sans personnalité. On joue
du Metal bordel, c'est censé être une musique vivante, pas trop
propre sur elle... Du point de vue de l'interprétation aussi, les
musiciens sont entrés en compétition. C'est à celui qui jouera le
plus vite, le plus lourd, avec le plus de breaks de batterie à la
demi-seconde possible.... je trouve ça lassant, je préfère
m'enfermer à la cave à écouter cette scène, heureusement
fourmillante, qui aime à perpétuer d'anciennes valeurs !
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J'ai ouïe dire que vous envisagiez un featuring avec Maitre Gim's. Ce ne sera pas trop compliqué à lui faire chanter des paroles qui ne font pas saigner les oreilles ? Et le duo avec Laurent Voulzy, c'en est où ? C'est un truc bidon, c'est ça ? On m'a menti (Quoi ? Deux fois ? Diantre…) ?
YGC :
Euh non, c'est juste le téléphone arabe qui a ripé. En fait, on
prépare un single avec Laurent Gims, un gars qu'on a rencontré au
Delaware.
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Avec quels groupes ou artistes (de par sa vision ou autre) aimeriez-vous collaborez musicalement ? Voir explorer un aspect caressé dans The Losts ?
YGC :
En tant que fan, je dirais bien sûr des gens comme Snowy Shaw, ou
issus de la team King Diamond/Mercyful Fate.... Ce qui
m'intéresserait beaucoup, ce serait de bosser avec des gens qui ont
le sens du théâtre sur scène. Andre Matos aussi de part la
richesse musicale qu'il dégage. Ensuite, comme évoqué plus haut,
il y a cet attachement à notre scène locale et collaborer avec les
musiciens qui en sont issus représente quelque chose d'important
également à nos yeux... c'est le message que nous avons voulu
transmettre à travers le bonus présent sur l'album !
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Quels sont les projets pour vous ? Des surprises ? Un live sur mon balcon ?
YGC :
Ce qu'on aimerait bien, après la série de concerts prévus pour
promouvoir « … Of Shades & Deadlands », ce serait
simplement se poser un peu pour composer, monter progressivement le
prochain album. Tu peux pas savoir comme ça fait longtemps qu'on ne
s'est pas juste posés pour mettre des idées à plat. Et puis des
dates ailleurs, on pense à de nouveaux territoires de conquête, un
clip peut-être, qui sait, avec des dames à moitié nues dans une
poissonnerie.... Pour le live sur le balcon, y a barbeuc avec ?
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Merci à vous d'avoir répondu à ces quelques questions ! C'est à vous de conclure ! Lâchez vous !!
YGC :
Ah non, ne dis surtout pas ça.... tu ne sais pas à quel point
l'atmosphère est infectée quand l'un de nous se lâche ! Grand
merci Benoît, pour tout l'intérêt que tu nous as porté. Je te
ferai des accras de morue quand on viendra jouer sur ton balcon,
après le clip! Petit message au public : Continuez à acheter
nos CDs, on n'a pas encore assez pour partir aux Bahamas.
Sérieusement, au plaisir de se retrouver autour d'une bière lors de
nos concerts, vous êtes tous des boss ! Vous êtes tous invités
sur le balcon de Benoît !
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